Un habitat plus durable : quels grands enjeux ?
Un habitat plus durable : quels grands enjeux ?
[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #5: L'écologie à la maison, réalisé par ID L'Info Durable.]
La surconsommation
En septembre 2018, l’Agence de la Transition écologique rendait publique son étude "La face cachée des objets". D’après son évaluation du poids carbone et de la matière mobilisée de 45 catégories de biens d’équipements, l’ensemble des équipements (meubles et électroménager) présents dans la maison pèse en moyenne 2,5 tonnes.
2.5 tonnes = un hippopotame.
Pour fabriquer ces 2.5 tonnes d'équipement, il a fallu mobiliser 45 tonnes de matière première, soit 18 hippopotames.
Le CO2 émis pendant tout le cycle de fabrication (poids carbone) = 6 tonnes CO2 soit 6 aller-retours Paris-New-York.
Face à cette réalité, pour consommer responsable, voici les cinq commandements émis par l’ADEME :
Éviter de se suréquiper
Acheter des biens plus durables
Éviter de surdimensionner ses équipements
Éviter de renouveler trop souvent
Augmenter la durée de vie des produits
Ces cinq commandements, accompagnés de nombreuses idées pratiques et concrètes, sont à découvrir dans le détail, au fil de l’eau et surtout de vos pièces, dans ce numéro. La maison dans son ensemble d’abord, à travers l’éclairage, le chauffage, le choix de son fournisseur d’électricité, le ménage, le choix des labels... Puis tour à tour, la cuisine, la salle de bain, le salon, la chambre, le dressing, l’extérieur... De nombreuses solutions pour aiguiller vos choix et tendre vers plus d’écoresponsabilité au quotidien. Et si la surconsommation, le suréquipement, sont un enjeu de taille sur lequel il convient d’avancer tous ensemble, en se posant notamment la question évidente "Ai-je vraiment besoin de ce nouvel objet ?", d’autres enjeux non-négligeables se jouent à la maison.
La pollution de l’air intérieur
Il y a évidemment la pollution de l’air intérieur, à l’heure où nous passons environ 80 % de notre temps dans des lieux fermés et où nous respirons ainsi un air pouvant être de moins bonne qualité que l’air extérieur. Faire le ménage, prendre une douche, cuisiner, effectuer des travaux, faire brûler de l’encens, utiliser du désodorisant d’intérieur ou fumer chez soi… Cela contribue à libérer des polluants chimiques (composés organiques volatils par exemple) ou biologiques (allergènes de moisissures ou d’acariens...) dans notre logement.
L’énergie et l’eau
Le chauffage et l’eau chaude représentent 77 % des dépenses d’énergie d’un foyer français. Selon l’ADEME, cela fait plusieurs années que la part du budget des Français allouée au chauffage diminue, notamment grâce à des chauffages plus performants et une isolation plus efficace. Mais dans le même temps, la consommation d’électricité augmente, puisque nous sommes toujours plus équipés en appareils électriques et électroniques. Chaque foyer français possède en moyenne près de 100 équipements qui consomment de l’électricité (ampoules, aspirateurs, électroménager, multimédia…) !
Du côté de l’eau, les chiffres sont également conséquents : chaque Français consommerait quotidiennement 143 litres d’eau potable : en majorité pour l’hygiène, la lessive, la vaisselle, le ménage, les sanitaires... Et en petite partie pour préparer les repas et pour la boisson. Il faut d’ailleurs surveiller d’éventuelles petites fuites d’eau dont on ne se serait pas aperçu pour ne pas faire gonfler ce chiffre !
Les déchets
Du côté des déchets, les enjeux sont évidemment majeurs : impacts environnementaux, sanitaires, préservation nécessaire des ressources... 326 millions de tonnes de déchets ont été produits en 2017 en France, soit 4,9 tonnes par habitant (incluant les ménages, les entreprises et la construction). Du côté des ménages, les déchets ménagers et assimilés représentent 39 millions de tonnes la même année, soit 580 kg par habitant.
76 % des Français pensent que leur foyer pourrait produire moins de déchets qu’aujourd’hui. 88 % des Français disent pourtant connaître les actions à suivre pour ce faire. Parmi les principaux gestes qu’ils citent : acheter moins emballé, en vrac, composter, ne pas gaspiller...
Côté objets, les Français ont aussi de la marge, puisqu’ils achètent davantage d’occasion (37 % hors automobile et textile), mais réparent un peu moins leurs objets (43 % réparent ou font réparer leurs appareils électroménagers, hifi, vidéo, informatique, soit 17 points de moins par rapport à 2005), selon le document de l’ADEME "Réduction des déchets et gaspillage : opinions et pratiques des Français", publié en 2019.
La pollution numérique
Nous multiplions les achats d’appareils connectés, et nous les utilisons parfois mal. N'hésitez pas à consulter notre décryptage de cet enjeu, qui lui non plus n’est pas des moindres à la maison.
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